Robert Badinter nous a quittés.
La nouvelle parvenue en cette matinée du 9 février 2024, 81 ans jour pour jour après l’arrestation, à Lyon, de son père, semble irréelle : Robert Badinter était une de ces figures qui semblait immortelle.
Son père, Simon Badinter, avait choisi la France pour fuir les persécutions car « la France se confondait avec la République, celle de la Révolution, de l’émancipation des juifs, des droits de l’homme, de Victor Hugo et de Zola ». Mais son père, déporté, ne reviendra pas des camps, comme plusieurs membres de sa famille : « sur le mur de la Shoah, beaucoup des miens y sont » dira Robert Badinter, marqué à jamais par cette tragédie.
C’est sans doute dans cette histoire que se situe sa volonté permanente de lutter pour la justice, pour la défense de l’humanité, quoi qu’il en coûte, souvent victime des plus violentes critiques dans l’exercice de son métier d’avocat comme dans son action comme garde des sceaux. Robert Badinter est à jamais l’incarnation du « juste », un « mensch » !
Si Robert Badinter est la figure emblématique qui a fait voter l’abolition de la peine de mort, c’est aussi un homme aux mille facettes : Juriste, avocat, homme de culture, fin connaisseur des Lumières, de la Révolution française, historien et homme de Lettres auteur d’une remarquable biographie de Condorcet (avec son épouse Elisabeth) et de pièces de théâtre.
Humaniste, universaliste il a été de tous les combats avec la gauche pour promouvoir l’égalité, la fraternité contre tous les conservatismes.
Ministre de la justice de François Mitterrand, il a contribué à défendre les libertés publiques avec la suppression des juridictions d’exception, en promouvant l’aide aux victimes, en dépénalisant l’homosexualité et en luttant contre l’homophobie. Il incarne la droiture, l’éthique en politique, tout comme, Président du conseil constitutionnel, il sera le garant de l’Etat de droit et de nos institutions.
Robert Badinter fut aussi sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011. Militant à la section de Meudon, il s’est toujours montré attentif à la vie de la Fédération du Parti socialiste des Hauts-de-Seine dont il partageait régulièrement les activités, souvent présent à nos conseils fédéraux. Il a accompagné les combats de nombre des camarades de la Fédération, répondant présent aux demandes de soutien lors des élections, participant souvent aux réunions publiques, apportant ses conseils, son amitié, ses encouragements. Sa présence amicale, chaleureuse, était rassurante. Qu’il en soit ici remercié.
La fédération socialiste des Hauts-de-Seine, toutes ses militantes et tous ses militants adressent à son épouse, Elisabeth, à ses enfants, ses sincères condoléances et un message de profonde reconnaissance pour tout ce que Robert Badinter a apporté dans ses combats nationaux et dans son attention portée à notre Fédération des Hauts-de-Seine.
Les Socialistes des Hauts-de-Seine
Un hommage national aura lieu mercredi à midi place Vendôme à Paris, siège du ministère de la Justice depuis 300 ans. Un recueil de condoléances est mis à disposition des citoyens au ministère de la Justice, place Vendôme, du 9 au 11 février 2024.