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Châtenay-Malabry – Sauver la Cité jardin de la Butte Rouge

Le projet de rénovation engagée par la municipalité LR (Les Républicains), à l’initiative de M. Siffredi, maire de Châtenay-Malabry (aujourd’hui président du conseil départemental et vice-président délégué à l’aménagement du territoire de Paris Métropole), et poursuivi par M. Segaud, maire de Châtenay-Malabry depuis le printemps dernier conduira à la destruction d’un élément important du patrimoine francilien, par ailleurs enseigné dans les écoles d’architecture du monde entier comme exemple d’urbanisme social, https://tinyurl.com/57p7wkhy.

Barbara Gutglas, Architecte, Membre de l’association Châtenay Patrimoine Environnement, Membre du Collectif Citoyen Châtenaisien, a accepté de répondre à nos questions.

  • Quels sont les enjeux de la réhabilitation de ce quartier et en quoi le projet de la municipalité pose-t-il question ?

Pour la mairie, il s’agit de transformer intégralement ce quartier composé essentiellement de logements sociaux, par une vente des terrains par lot aux promoteurs.

La superficie de la cité est de 70 ha et de 3800 logements. La pression foncière est très grande sur Châtenay-Malabry. Il y a peu de terrain disponible alors que nous sommes à proximité du Parc de Sceaux, de la forêt du Bois de Verrières et de la ligne B du RER.

La Cité Jardin est classée « Architecture Contemporaine Remarquable ». Ce label est insuffisant pour la protéger. La mairie a adopté une modification du PLU, qui autorise des destructions de bâtiment, des agrandissements et des surélévations.

Depuis 2017, les associations locales avec l’aide d’associations comme Environnement 92, FNE et des architectes (académie, syndicat et ordre) se battent contre le projet de la mairie.

  • Quelles alternatives existe-t-il pour réhabiliter la cité jardin ?

Les Cité Jardin de la Butte Rouge peut être réhabilité comme d’autres cités-jardins de la région parisienne (Suresnes) et européenne car ce type de projet a été introduit au début du XXe siècle sur l’ensemble de l’Europe. Il est bon de rappeler que c’est Henri Sellier sous le Front Populaire qui a décidé la réalisation d’une vingtaine de cité-jardin en région parisienne pour résorber l’habitat insalubre existant.

Dans un premier temps, il s’agit de réaliser des travaux d’entretien et des travaux contre l’humidité car depuis 30 il y a eu peu de maintenance. La dernière rénovation a été faite par la municipalité de gauche en 1980/90. Il y a du double vitrage et une isolation par l’extérieur, mais dans un deuxième temps, il sera nécessaire de changer les fenêtres et de réaliser une réhabilitation plus conséquente.

  • Pourquoi avoir fait appel à une expertise indépendante et quelles sont leurs conclusions ?

Nous avons sollicité de nombreuses associations nationales et internationales de défense du patrimoine qui nous soutiennent : DOCOMOMO, Sites et Monuments, Patrimoine Environnement et Vieille Maison Française. Ces associations nous ont conseillé de faire appel à l’Europe.

Grâce à ces associations et à l’action des membres d’une association local. Nous avons été retenus comme un de 7 sites patrimoniaux européens les plus menacés. Trois experts architecte et économiste sont venus durant quatre jours. La société civile s’est beaucoup investie pour les aider dans leur expertise. Ils proposent d’arrêter le projet du maire durant un an et « d’analyser coûts-avantages digne de ce nom comparant le projet municipal à un projet plus conservateur ».

  • Quelle est la prochaine étape ?

Nous allons continuer à nous battre. Un recours a été déposé contre le PLU modifié, avec l’aide de trois avocats. L’audience est prévue le 14 avril 2023. Le projet du maire va être soumis à la Commission Nationale du Patrimoine et de l’Architecture (CNPA). Nous avons des amis qui siègent dans cette commission et une contre-proposition sera faite.

Le président du Conseil International des Monuments et des Sites (ICOMOS) de France est venu visiter, il a été impressionné par la qualité architecturale, urbaine, paysagère et sociale du site, nous souhaitons une inscription à l’UNESCO comme les corons du Bassin Minier du Nord-Pas de Calais.

Barbara Gutglas
Architecte
Membre de l’association Châtenay Patrimoine Environnement
Membre du Collectif Citoyen Châtenaisien

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