Suite à la manifestation du 8 mars pour la journée internationale des droits des femmes, il faut donner enfin les moyens à l’école de ne plus être un lieu d’apprentissage du virilisme !
Les textes fondateurs sur l’implication de l’école pour lutter contre le sexisme sont anciens. C’est la circulaire « Action éducative contre les préjugés sexistes », rédigée sous l’impulsion d’Yvette Roudy, ministre déléguée aux Droits de la femme en 1982, et c’est la convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif, initiée en 2000, sous le gouvernement Jospin.
Cependant, après presque 40 ans, force est de constater que ces textes ne sont appliqués que très partiellement et souvent seulement grâce à la conviction et l’implication de quelques membres du personnel éducatif directement en contact avec les élèves. La dernière réforme du lycée général renforce les biais sexistes de l’orientation. L’orientation reste très genrée dans les filières du professionnel car basée sur les rôles implicites de la société, qui en sortent renforcés. La formation obligatoire initiale du personnel éducatif sur ce thème est trop faible* et la formation continue quasiment inexistante.
Deux sujets fondamentaux doivent être traité afin d’obtenir une véritable avancée :
- La lutte contre les stéréotypes genrées qui influent sur l’égalité réelle des filles et des garçons (orientation, carrière politique ou professionnelle),
- La lutte contre l’apprentissage du virilisme chez les garçons et contre les agressions sexistes et sexuelles dans les établissements scolaires du secondaire**.
La lutte contre les violences sexistes, souvent niées, doit devenir prioritaires avec notamment :
- L’éducation au consentement,
- L’implication des groupes classes dans le refus des violences sexistes,
- Le soutien aux personnels éducatifs face aux transgressions des fondamentaux de l’égalité des élèves ou de leurs parents.
Pour une action réellement efficace, il convient de :
- Réaliser une formation initiale et continue obligatoire pour que tout le personnel ait conscience des mécanismes liés aux stéréotypes et au virilisme, ainsi que de l’importance de lutter contre,
- La remise en route des ABCD de l’égalité conçus pour un parcours progressif de sensibilisation.
Le 8 mars, la Fédération du Parti Socialiste des Hauts-de-Seine a marché pour le droit de toutes les femmes, pour l’améliorer il faut, entre autres, réorienter sur ce sujet l’éducation et l’école !
* voir l’état des lieux de l’ARGEF – Association de recherche sur le genre en éducation et formation
** voir le rapport « Les violences sexistes à l’école », 05/2018, coordonnée par Eric Debarbieux