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Pour un usage responsable de l’image politique, notre position sur l’IA générative

Ce samedi 15 novembre, lors d’un conseil fédéral, le Parti socialiste des Hauts-de-Seine a adopté une charte interne encadrant strictement l’usage de l’intelligence artificielle. Nous nous sommes, entre autres, collectivement interdit de générer des images par l’IA. Cette décision ne relève pas d’un réflexe technophobe, mais d’un constat simple : la génération d’images par IA s’appuie sur des modèles formés massivement sur des Å“uvres dont les auteur·rice·s ne sont ni consulté·e·s ni rémunéré·e·s, elle implique une dépense énergétique considérable, et elle introduit une forme de facilité visuelle qui ne correspond pas au sérieux attendu d’une force politique. À ce stade, aucun cas d’usage ne justifie de passer outre ces enjeux éthiques, et bientôt, nous l’espérons, réglementaires.

Les outils d’IA sont désormais capables de produire des images d’une vraisemblance telle qu’il devient souvent impossible de distinguer l’authentique du créé. Dans un contexte de crise de confiance démocratique, permettre à des formations politiques de diffuser des visuels artificiels sans transparence reviendrait à accepter une nouvelle zone grise de manipulation potentielle. Notre ligne est claire : nos communications doivent montrer la réalité de notre engagement, de nos actions et de nos rencontres.

La charte adoptée impose donc l’interdiction de générer des images par IA à destination de nos supports publics, et internes. Elle engage également notre organisation à signaler tout usage d’IA, ainsi qu’à garantir que l’IA ne peut en aucun cas remplacer la décision politique, stratégique ou organisationnelle. Ces contraintes, que nous nous appliquons à nous-mêmes, visent à préserver un rapport de confiance dans un contexte numérique bouleversé par l’arrivée de nouvelles technologies toujours plus performantes, et capables de se fondre dans le paysage numérique.

Refuser l’usage de photos générées par IA ne signifie pour autant pas renoncer à l’outil numérique. L’IA peut être utile pour analyser des données, améliorer l’accessibilité ou simplifier certains processus internes. Mais son utilisation doit être transparente, vérifiable et éthique. La responsabilité politique consiste à distinguer l’outil pertinent du détournement problématique, et à s’imposer des règles là où la loi tarde encore.

En adoptant cette position, nous prenons un engagement simple : ne pas contribuer à une confusion qui fragilise encore davantage la confiance collective. Montrer ce qui est vrai, assumer ce qui est réel et refuser de fabriquer l’apparence, c’est une condition minimale pour parler de démocratie.

Sébastien GIRARDOT, Délégué fédéral à la communication – Suivi technique, datas et IA

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