11 novembre 1918. 5h45. Forêt de Compiègne. Les délégations françaises et allemandes se retrouvent dans le wagon-bureau du Maréchal Foch afin de signer l’armistice et donc, suspendre les hostilités.
11h. Le cessez-le-feu est effectif et le clairon est sonné dans toute la France. La Première Guerre Mondiale prendra néanmoins fin le 28 juin 1919 suite au traité de Versailles.
8 novembre 1920. La France décide d’acter, par la loi, l’hommage au Soldat Inconnu, « mort au champ d’honneur » et symbole des Poilus tombés pour le pays. Il sera inhumé sous la voûte de l’Arc de Triomphe le 28 janvier 1921.
28 février 2012. Cette journée du 11 novembre ne devient plus seulement « commémoration de la victoire et de la paix » mais hommage à tous les « morts pour la France » des conflits impliquants nos civils et militaires. Aux 36 000 monuments aux morts édifiés entre 1920 et 1925 s’ajoutent naturellement et à travers le temps le Mont-Valérien, lieu témoin des exécutions de résistant·e·s et otages par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale, le monument aux morts pour la France en opérations extérieures (OPEX) dans le XVème arrondissement parisien, entre nombreux autres.
Car si l’Homme désigne des journées de commémoration, bâtit des stèles et érige des édifices, c’est bien pour se souvenir. La perte nous mobilise. Elle nous engage par la tradition orale dans les familles comme par la mise en place de politiques d’enseignement au niveau nationale.
Maintes fois remis en question, le devoir de mémoire représente plus un questionnement sémantique qu’un refus de se souvenir ou de rendre hommage. Il ne s’agit pas tant d’une obligation morale mais plutôt de comprendre que l’idée que le travail de mémoire effectué dans le cadre de notre citoyenneté et persévérer dans la transmission des valeurs républicaines sont des enjeux nécessaires pour comprendre notre passé et choisir notre avenir.
Que devons-nous retenir de notre histoire commune ? En temps de guerre, la fraternité, car nous parlons de frères d’armes, la résistance, face à l’indicible horreur, est une conquête de nos possibles. En temps de paix, le souvenir de nos combats menés pour la libération du joug ennemi, débordant de préjugés, de haine et de violence, nous oblige instinctivement à nous améliorer chaque jour, et à mener la lutte, toujours, et indépendamment de la rage humaine, pour changer la vie des gens, la nôtre et celles de nos concitoyens.
Alors en ce mois de novembre, nous rendons hommage aux « morts pour la France » mais nous pouvons aussi maintenir vivace le souvenir de tou·te·s celles et ceux qui ont bataillé pour notre liberté, nos droits, et contre la barbarie. En ce mois de la Toussaint, rappelons-nous de nos défunts, ceux qui ont disparus mais dont le souvenir brûlant, telle la flamme du Soldat Inconnu, a façonné notre manière d’envisager notre socle de pensée, notre humanité et notre solidarité.
Béatrice Carrillo, membre du SF communication