Ce 27 mai, la Journée nationale de la Résistance revêt une importance particulière.
Tout d’abord parce que 3 mois plus tôt, en février dernier, la République française a reconnu l’importance de la participation des étrangers dans la Résistance française avec l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian (dont on a déjà parlé ici). Un pas symbolique et d’importance, qui reconnait celles et ceux qui avaient choisi la France comme terre de Liberté et qui ont perdu leur vie pour défendre cette conviction profonde.
Cette année 2024 est celle du 80ème anniversaire de la Libération de la France, célébré partout à travers le pays. C’est aussi celle du 80ème anniversaire de la mise en place des toutes premières réformes, comme l’Ordonnance du 5 octobre 1944 confirmant celle du 21 avril 1944 instituant le droit de vote et l’éligibilité des femmes, l’Ordonnance du 14 décembre nationalisant les Charbonnages du Nord-Pas-de Calais, et celles du 30 décembre amorçant la réforme de la Sécurité sociale.
On dit qu’il faut connaître l’histoire pour éviter qu’elle ne se répète, alors que fait-on ?
Quel regard porter sur cet héritage en 2024 ? Alors que le Gouvernement s’attache à attaquer et défaire les droits sociaux, où l’individualisme supplante la solidarité dans les relations, que la peur de l’autre et l’intolérance se diffusent, que des hommes et femmes politiques attisent la colère et le conflit à des fins électoralistes, que les professeurs de la République sont menacés parce qu’ils instruisent nos enfants de l’Histoire ?
Que faire quand l’extrême-droite est créditée de plus de 35% dans les sondages des prochaines élections européennes, alors que l’ambition de la construction européenne était celle de la paix et du « plus jamais ça » ?
Que dire quand des groupuscules fascistes défilent dans les rues de Paris, et que le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah est vandalisé ?
Où est l’esprit de résistance et ses valeurs de courage, de défense de la République, de souci constant de la justice, de la solidarité, de la tolérance et du respect d’autrui ?
Camarades, comme le 27 mai 1943 avec la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR), il est temps d’agir plus que jamais face à la peste brune qui grandit. L’heure est au sursaut républicain.
Cécile Soubelet, Secrétaire de section d’Issy-les-Moulineaux, membre de la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP)