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Châtenay-Malabry – Cité jardin de la Butte Rouge, protéger un « trésor » architectural et sauver le logement social

Le projet de rénovation engagée par la municipalité LR (Les Républicains), à l’initiative de M. Siffredi, maire de Châtenay-Malabry (aujourd’hui président du conseil départemental et vice-président délégué à l’aménagement du territoire de Paris Métropole), et poursuivi par M. Segaud, maire de Châtenay-Malabry depuis le printemps dernier conduira à la destruction d’un élément important du patrimoine francilien, par ailleurs enseigné dans les écoles d’architecture du monde entier comme exemple d’urbanisme social, https://tinyurl.com/57p7wkhy.

Michèle Canet, secrétaire de la section de Chatenay-Malabry du Parti socialiste, a accepté de répondre à nos questions.

  • Quels sont les enjeux de la réhabilitation de ce quartier et en quoi le projet de la municipalité pose-t-il question ?

L’enjeu est double. D’abord sauver un « trésor » architectural qui est imaginé dès les années 30 par Henri Sellier, à l’origine des « Cités jardins », dont celle construite dans sa ville à Suresnes. Les « Cités jardins » sont de véritables écoquartiers avant que ce concept ne soit mis en avant aujourd’hui : des logements aux loyers accessibles pour tous, conçus pour créer des cadres de vie agréables. C’est le cas de la Butte rouge à Chatenay : des immeubles pas très hauts construits en fonction du modelé du terrain, à l’exception de deux tours, très nombreux espaces verts où on trouve des arbres remarquables, confort moderne pour l’époque, gestion des déchets pour produire du chauffage, etc….

Ensuite, et l’essentiel est là : il faut améliorer la qualité de vie des habitants pour beaucoup très attachés à leur quartier, alors que certains appartements ont été laissés à l’abandon par le bailleur, faute d’entretien. La rénovation des immeubles, intérieure et extérieure, est indispensable ; isolation thermique, phonique, rénovation des parties communes…

Face à ces enjeux, la municipalité de droite refuse de voir l’intérêt architectural reconnu pourtant dans le monde entier et répond à la nécessité de rénovation par démolition/reconstruction en laissant au passage une grande part aux promoteurs immobiliers au détriments du caractère social des logements.

  • Quelles alternatives existe-t-il pour réhabiliter la cité jardin ?

Il y a eu d’autres projets que le bailleur (Haute Bièvre Habitat) et la municipalité ont refusé de voir ni même d’étudier. Il faut une concertation de tous les acteurs : la population châtenaisienne, les élus, y compris ceux de l’opposition, le ministère de la culture, afin de construire un projet de rénovation qui respecte la volonté d’Henri Sellier et de tous les architectes qui ont « fait la Butte ».

  • Pourquoi avoir fait appel à une expertise indépendante et quelles sont leurs conclusions ?

Toutes les actions menées par les défenseurs de la Butte Rouge (associations locales, nationales et internationales) conduisent à la même conclusion : la démolition n’est pas une bonne réponse. Des architectes sont venus étudier la situation. Il a été fait appel à des experts européens qui ont désigné la Cité jardin de la Butte rouge comme un des 7 sites européens patrimoniaux les plus reconnus.

Il faut mettre le projet actuel en pause pendant un an pour que toutes ces actions puissent aboutir à une conclusion satisfaisante pour l’avenir de la Cité Jardin, à un projet qui respecte le patrimoine et qui soit conciliable avec le bien être des habitants en améliorant la qualité des logements en fonction des normes actuelles.

En même temps nous savons que pour certains résidents, il est compliqué de demander d’attendre encore une amélioration de leur habitat. Il y a certaines améliorations, celles qui ne s’inscrivent pas dans un plan d’ensemble, que Haut de Bièvre Habitat pourrait réaliser au plus vite pour répondre à ces attentes.

  • Quelle est la prochaine étape ?

Faire en sorte que la municipalité ne puisse commencer son projet de démolition. Pour cela il faut rapidement un classement afin de geler le projet actuel.

Michèle Canet

Secrétaire de section – Chatenay – Malabry

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