Retrouvez la déclaration de Olivier Faure après le 1er tour.
Seul le prononcé fait foi
Ce soir, le Parti socialiste et sa candidate Anne Hidalgo subissent une défaite historique.
Nous devons ouvrir les yeux et entendre ce que les Français nous disent. Nous devons apprendre de nos échecs. Il n’y aura pas de renaissance sans ruptures, dans nos comportements, dans nos organisations, dans nos propositions.
Pour la troisième fois depuis 2002, la gauche est absente du second tour. Et ce résultat est aussi celui d’une division incompréhensible des forces de gauche et écologistes.
Vous nous dites : « S’il y a urgence à augmenter les salaires, s’il y a urgence à lutter pour le climat, s’il y a urgence à consolider la démocratie, alors mettez-vous d’accord ! Si vous ne recherchez pas à regrouper vos forces, c’est que ces combats ne sont pas sincères »
Vous avez raison. Il est temps de sortir de la médiocrité, des calculs étroits de boutiquiers, des guerres de tranchées interminables.
Vous nous avez fait confiance à toutes les élections locales et nous n’avons pas su prolonger cet élan. Nous avons déçu et nous vous avons donné le sentiment de vous tourner le dos, plutôt que de porter ensemble, unis, vos combats et vos espérances.
Désormais, c’est à une autre urgence que nous devons faire face. Celle du danger de la victoire de l’extrême droite.
Alors oui, sans ambiguïté, nous appelons à faire barrage à Marine le Pen en votant pour Emmanuel Macron. L’extrême droite, ses méthodes, ses alliances avec les régimes autoritaires, son nationalisme, sa xénophobie, ce n’est pas une option possible pour les républicains que nous sommes.
Mais je le dis aussi au président candidat, ces voix il va falloir venir les chercher. C’est trop facile d’attendre des Français la responsabilité sans rien leur offrir en partage.
Aux Françaises et aux Français tentés par l’abstention, je dis : ne vous trompez pas de colère, ne vous trompez pas d’élection. Le 24 avril, nous ne donnerons pas mandat à Emmanuel Macron. Nous ferons barrage à l’extrême droite. Vous avez en main deux votes, un vote présidentiel pour défendre la République, et un autre en juin pour faire barrage au projet politique d’Emmanuel Macron lors des élections législatives.
Je lance ce soir un appel solennel aux forces de gauche et écologistes, aux forces sociales, aux citoyens prêts à s’engager afin de construire ensemble pour les élections législatives un pacte pour la justice sociale et écologique.
Répéter nos erreurs serait une faute. Faisons le choix du rassemblement, dans la clarté mais sans exclusive, construisons ensemble un pôle de résistance aux réformes libérales portées par le président. Pour cela, les Français ont besoin de députés de gauche et écologistes plus nombreux à l’Assemblée nationale.
Le Parti socialiste que je dirige prendra toute sa part à ce rassemblement. Il doit préfigurer de nouvelles étapes. La République sociale et écologique est notre maison commune. La gauche est à réinventer.
Ce sera d’abord le cas du Parti socialiste qui voit s’achever une page de son histoire.
Tout peut recommencer ce soir si nous entendons le message des Français. Le chemin sera ardu. Il exigera notre humilité et une ambition. La plus belle de toutes, celle d’une société plus juste. Vive la République et vive la France ! »