Mardi 27 avril 2021
Le Bureau national du Parti socialiste a pris connaissance d’une tribune, signée par plusieurs anciens haut-gradés et militaires, relayée dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles dont la ligne éditoriale sert la jonction entre droite extrême et extrême droite.
Nous contestons la vision de la société française portée par ces officiers qui est totalement aveugle aux injustices sociales et économiques et à leur aggravation avec la crise sanitaire. Des tensions profondes secouent la société française, des zones existent où l’économie parallèle se substitue à l’État de droit, des minorités agissantes prônent la désaffiliation républicaine et certains individus radicalisés prennent les armes au nom d’une vision dévoyée de l’islam. Il serait absurde de chercher à nier ces sujets qui nous font face et qu’il est de notre devoir de régler. Mais nous refusons l’instrumentalisation de ces maux, la manipulation par la peur et les prophéties de malheur qui ont pour seul objet de dresser les Français les uns contre les autres.
Nous condamnons les propos séditieux tenus par ces militaires qui laissent planer l’option d’un recours à l’armée pour régler les difficultés que rencontre le pays. Cette tribune publiée le jour anniversaire du putsch d’Alger ne laisse, hélas, aucun doute sur les sous-entendus de cette prise de parole publique.
Nous appelons la ministre des Armées à prendre des sanctions exemplaires à l’encontre des signataires de cette tribune qui portent atteinte à l’honneur de l’armée française et aux militaires engagés pour servir la République.
La réponse à l’insécurité qui mine notre société passe par une police et une justice mieux équipées, mieux respectées, et par l’accomplissement de la promesse républicaine. Elle ne passera jamais par le basculement de la décision politique dans les mains d’une junte militaire.
Le Parti socialiste dénonce enfin la complicité affichée de plusieurs leaders d’extrême droite, au premier rang desquels Marine Le Pen, avec les signataires de cet appel ; il n’appelait qu’une seule réponse, sa condamnation ferme et sans nuance. Au lieu de quoi, par leurs prises de position, ces personnalités se sont disqualifiées dans la course aux plus hautes fonctions.
Toutes les tentatives de dédiabolisation n’y changeront rien, l’extrême droite reste l’extrême droite. Et nous lui ferons toujours face.