Menu Fermer

Lycées : une rentrée inédite sans moyens supplémentaires en Ile-de-France

Afin de sécuriser l’année des 500 000 élèves franciliens, il faut en finir avec la cure d’austérité menée par la droite dans les lycées publics. Sans cela, la lutte contre le décrochage scolaire est impossible.

Retrouvez la tribune publiée dans Libération par des des élu·e·s régionaux de gauche (www.liberation.fr/debats/2020/09/04/lycees-une-rentree-inedite-sans-moyens-supplementaires-en-ile-de-france_1798465).

Tribune : Cette rentrée scolaire est inédite. Les élèves, les parents, tous les personnels des écoles, collèges et lycées savent qu’avec le virus, l’école va changer et doit changer si l’on veut qu’elle remplisse encore sa mission de service public d’enseignement de qualité pour tous et toutes. Et pourtant, aucun moyen supplémentaire (ni financier, ni humain, ni matériel) n’est mobilisé pour cette année scolaire.

Les décisions de Valérie Pécresse (présidente divers droite de l’Ile-de-France), viennent en réalité aggraver les effets de la politique de Jean-Michel Blanquer. Dans la région, classée zone rouge car le virus y circule très activement, aucune adaptation locale d’un protocole sanitaire déjà très léger n’est prévue.

A quelques mois des élections régionales, Valérie Pécresse tente de tirer son épingle du jeu avec une communication tonitruante. Pourtant, la réalité quotidienne pour les 500 000 lycéennes et lycéens franciliens est tout autre. Ni la distribution de deux masques ni celle d’ordinateurs ou de tablettes ne peuvent dissimuler les désengagements de la droite régionale depuis 2016.

Aux 20 euros par élève et par an en moins dans les budgets des lycées publics, à la suppression des politiques éducatives, à la baisse des budgets pour l’accompagnement des élèves s’ajoute, dorénavant, le refus de la droite régionale de répondre à l’urgence sanitaire et sociale.

DES TRAVAUX FINANCES PAR UN FONDS COVID

Et pourtant : depuis mars, élu·e·s de gauche et écologistes, nous n’avons eu de cesse de proposer un accompagnement spécifique pour les élèves fragilisés ou en rupture de continuité pédagogique. Nous avons proposé un plan de travaux d’urgence pour adapter les salles de classe, les cantines, les sanitaires, les internats… au contexte durable de pandémie, travaux qui auraient pu être financés par un fonds Covid. Nous avons également proposé un renforcement des moyens humains et matériels. Toutes nos propositions ont été refusées par la droite régionale alors qu’elles étaient nécessaires pour garantir une rentrée et une année scolaire les plus sécurisées possible. D’autres pays les ont mises en œuvre. En France, ni l’Etat, ni la région n’ont pris leurs responsabilités.

La droite régionale de Valérie Pécresse préfère poser en tête de gondole des mesurettes prises sans concertation avec les acteurs de la communauté éducative. Après les 100 millions d’euros dépensés pour des tablettes miracles l’an passé, cette année, les élèves du lycée général et technologique auront droit à des ordinateurs quand les élèves du lycée professionnel devront se contenter de tablettes. Annonce qui n’inclut ni la maintenance, ni la formation numérique pour les élèves et les personnels, ni réflexion sur l’intérêt pédagogique ou l’impact environnemental et social du développement inconsidéré de l’industrie numérique…

La droite de Valérie Pécresse tire encore sur la ficelle sécuritaire avec la création de brigades de sécurité dans les lycées alors qu’elle a supprimé tous les financements pour la prévention et la médiation.

La droite régionale de Valérie Pécresse passe par une agence d’intérim pour pallier les absences pour maladies des agent·e·s des lycées plutôt que de renforcer le service public régional en embauchant du personnel qualifié et rémunéré convenablement.

L’AMELIORATION DU LYCEE PUBLIC

Pour cette rentrée, plus encore que pour les précédentes, la région aurait dû et aurait pu faire autrement. Pour les lycées d’Ile-de-France, nous, élu·e·s de gauche et écologistes, proposons de tourner la page du démantèlement du service public d’éducation. Nous voulons mettre en place une politique d’éducation qui place en son cœur la défense et l’amélioration du lycée public.

Nous voulons cesser la multiplication des financements aux lycées privés versés au détriment du lycée public et augmenter massivement l’investissement pour la rénovation et la construction de restaurants scolaires, de gymnases et de lycées publics afin de garantir à chaque rentrée une place à tous les lycéen·ne·s. Nous voulons lancer les travaux d’urgence nécessaires à la mise en œuvre d’un protocole sanitaire protecteur de la communauté éducative.

Nous voulons en finir avec la cure d’austérité dans les lycées publics. La dotation régionale des lycées doit être augmentée et un plan de recrutement de personnel technique doit être lancé. La lutte contre le décrochage scolaire doit devenir une priorité réelle et doit passer par un soutien régional aux acteurs associatifs, écoles de la deuxième chance, missions locales, mais aussi par le financement d’au moins un micro-lycée par département. Nous voulons contribuer à la bonne santé des élèves franciliens en leur garantissant une alimentation biologique à la cantine et faire de la restauration scolaire un levier essentiel de la transition agricole de notre région.

Pour protéger les lycéennes, les lycéens et leurs familles frappés par la crise sociale, nous proposons que la région agisse comme un bouclier. Nous défendons la gratuité de la carte Imagine R pour tou·te·s les jeunes Francilien·ne·s de moins de 18 ans. C’est une mesure de justice sociale et territoriale. Face à la crise alimentaire, nous proposons dans le même temps un véritable plan cantine pour garantir la livraison de paniers repas, avec des produits bio et issus de circuits courts, partout où la restauration scolaire ne pourrait pas rouvrir ou devrait à nouveau fermer.

Comme partout sur le territoire de la République, les lycéennes et les lycéens franciliens ont le droit à l’éducation et, au-delà, le droit de réussir leur parcours scolaire : c’est cette priorité que nous, élu·e·s de gauche et écologistes, voulons remettre au cœur des priorités régionales.

Signataires : Maxime des Gayets président du groupe Ensemble, l’Ile-de-France ; Ghislaine Senée présidente du groupe Alternative écologiste et sociale ; Eddie Aït président du groupe Ecologistes et progressistes pour l’Ile-de-France ; Céline Malaisé présidente du groupe Front de gauche ; Dominique Barjou conseillère régionale, groupe Ensemble, l’Ile-de-France ; Yannick Trigance conseiller régional, groupe Ensemble, l’Ile-de-France ; Sandrine Grandgambe conseillère régionale, groupe Alternative écologiste et sociale ; Bénédicte Monville conseillère régionale, groupe Alternative écologiste et sociale ; Lamine Camara conseiller régional, groupe Front de gauche ; Vanessa Ghiati conseillère régionale, groupe Front de gauche.

Partagez !