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La France d’après – Contribution de la Fédération PS des Hauts-de-Seine, Atelier Violences faites aux femmes

La Fédération du Parti Socialiste des Hauts-de-Seine a souhaité organiser une réflexion collective des militants pour répondre à l’initiative prise par le Parti socialiste pour réfléchir à la « France d’Après ». 

Cette contribution fédérale n’est pas un aboutissement, mais un point de départ : désormais entre les mains des militants, elle doit vivre et nourrir nos débats. Et cette contribution est aussi notre apport au nécessaire débat à conduire avec nos partenaires de gauche et écologistes pour construire concrètement la « France d’Après ».

Dans cet article, vous retrouvez la contribution de l’Atelier Justice.

Renforcer avec un financement adéquat, la prévention et l’accompagnement des victimes des violences conjugales et de leurs enfants

Les victimes de ses violences sont les femmes et les enfants témoins, dont le développement d’adolescent et d’adulte est perturbé et qui peuvent reproduire les violences.

Domaine d’actions 1 – La prévention des violences sexistes par l’école

Dans les cas de violences dans un couple, les femmes sont plus souvent victimes à cause de la culture patriarcale historiquement ancrée en France et dans le monde.

Trop d’hommes considèrent la femme comme un objet qui lui appartient. La société est anormalement tolérante vis-à-vis de ces hommes : Le viol conjugal, appelé communément devoir conjugal, est parfois minimisé par certains médecins.

Des comportements agressifs qui les font perdurer ont lieu dans les écoles, collèges et lycées au moment où se construisent les rapports de sexe (Voir, « Les violences sexistes à l’école », 05/2018, Debarbieux). Les adultes n’ont pas toujours les moyens de sanctionner les agressions sexuelles dans les établissements scolaires.

La mise en place de relations équilibrées entre les filles et les garçons, avec notamment une éducation au consentement, doit devenir un sujet prioritaire dans notre système éducatif.

Domaine d’actions 2 – L’écoute et la protection des femmes victimes de violences

Depuis 2012, de nombreuses actions ont été faites pour améliorer l’accueil des femmes victimes de violences.

Cependant, aujourd’hui, seulement une femme sur 5 dénonce des violences subies. Ce qui montre un manque de confiance sur la capacité des pouvoirs publics de la croire et de la protéger.

La justice ne doit pas pouvoir condamner sans preuve dans un état de droit, mais les pouvoirs publics se doivent d’écouter avec bienveillance sans mettre la parole en doute toutes celles qui se disent victimes, d’investiguer avec rigueur et de mettre systématiquement ces personnes sous protection avec une attention proportionnée au risque de représailles. Les hébergements d’urgence doivent être en nombre suffisant et sécurisés. Quand c’est adapté, l’éviction du conjoint violent doit être privilégiée.

Les victimes ont besoin :

  • de lieux ou numéros de téléphone pour parler et donc se libérer du poids du non-dit,
  • de lieux pour être accueillies en urgence,
  • de soutien pour faire respecter leurs droits et pour reconstruire leur vie.

Pour cela, Il faut financer l’aide de professionnelles et professionnels formés au psycho-trauma, de travailleuses et travailleurs sociaux et celle d’associations spécialisées. Les conjoints violents, une fois éloignés, doivent être accompagnés pour qu’ils prennent conscience de leurs actes dans le but d’éviter l’escalade de violences et les récidives.

Les moyens financiers doivent être mis en place pour amplifier et pérenniser les actions qui marchent, en particulier, celles entreprises par les associations de terrain pour organiser la protection et le soutien et celles de la responsabilité du pouvoir public concernant l’accueil dans les commissariats et le suivi des plaintes.

Domaine d’actions 3 – Signalement des actes de violences

Les signalements des actes de violences sont insuffisants. Pourtant, des actions volontaires ont été faites sur ce thème avec la mise en place :

  • du 3919 pour donner des conseils sur la manière d’agir,
  • de la plateforme https://arretonslesviolences.gouv.fr/,
  • de communications dans les médias sur les moyens que l’on soit victime ou témoin,
  • de la sensibilisation de personnes ayant un statut aspirant confiance, comme les médecins, les acteurs sociaux sur les territoires, concernant la manière de procéder pour obtenir un dialogue.

En parallèle avec l’écoute et la protection, les démarches pour enclencher une demande de prise en charge des violences doivent être pérennisées et amplifiées.

Domaine d’actions 4 – La mise en protection et l’accompagnement des enfants, autres victimes

Les enfants sont un moyen de pression sur les femmes victimes de violences car, quand elles partagent l’autorité parentale, elles doivent obtenir l’acceptation du conjoint pour un grand nombre d’actes.

Les enfants sont aussi les victimes collatérales à cause de la violence qui traumatise leur développement psychique, affectif et intellectuel. Il les conduit parfois à reproduire par mimétisme les schémas du bourreau et de la victime. Par ailleurs, environ une fois sur deux, le conjoint violent l’est aussi par rapport à ces enfants.

Pour protéger l’enfant, la loi et la jurisprudence doivent changer. Les femmes victimes de violences doivent être seules titulaires de l’autorité parentale. Les rencontres père-enfant doivent être organisées dans un milieu protecteur.

Un suivi psychologique des enfants doit être mis en place afin de soigner les blessures et d’éviter qu’ils ne reproduisent à leur tour, à l’âge adulte par mimétisme inconscient, le schéma de leurs parents de victime ou de bourreau.

Atelier violences faites aux femmes
Coordinatrice : Véronique Ezratty
Participant·e·s : Solange Meynier

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