Le jeudi 9 octobre 2025, la France fera entrer au Panthéon l’un de ses plus nobles visages : Robert Badinter.
Sous les voûtes de la montagne Sainte-Geneviève, la République saluera un homme qui aura fait plus que défendre le droit : il aura rappelé à la France le sens de la justice et de la vie.
Un enfant marqué par la mort, devenu avocat de la vie
Né en 1928 à Paris, dans une famille juive originaire de Bessarabie, Robert Badinter fut marqué à jamais par la tragédie de la Seconde Guerre mondiale.
Son père, Simon Badinter, fut arrêté à Lyon en 1943 lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine et assassiné à Sobibor. De cette blessure naquit une révolte, mais aussi une foi : celle d’un homme convaincu que la loi doit protéger la vie, non la détruire.
Alors, lorsque vint le temps de choisir son propre chemin, Robert Badinter se tourna naturellement vers celui des avocat.e.s. Très vite, il se retrouva face à ce qu’il y a de plus sombre dans la justice des hommes : la peine de mort.
En 1977, au procès de Troyes, il plaide dans l’affaire Patrick Henry. La France réclame vengeance ; lui défend un principe. Il le dira plus tard sans détour :
« La justice ne peut se confondre avec la vengeance. »
Le jury épargne la vie de Patrick Henry, qui est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Cette plaidoirie, d’un courage rare, fut le prélude à son grand combat.
En septembre 1981, devenu Garde des Sceaux du premier gouvernement de François Mitterrand, Robert Badinter prononce à l’Assemblée nationale un discours resté dans l’Histoire :
« Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. »
L’abolition est adoptée par le Parlement, la loi est promulguée le 9 octobre 1981.
Un élu engagé du 92
Robert Badinter est aussi élu sénateur des Hauts-de-Seine en septembre 1995, après avoir quitté la présidence du conseil constitutionnel en mars 1995. Il sera réélu en 2004, siégeant au Sénat jusqu’en 2011.
Adhérent de la section de Meudon, il y avait installé sa permanence parlementaire, simple et discrète, où il recevait habitant.e.s, associations, enseignant.e.s et militant.e.s. Il participera activement à la vie de la Fédération socialiste des Hauts-de Seine, notamment lors des campagnes électorales en apportant régulièrement son soutien aux candidat.e.s socialistes, répondant à toutes les sollicitations. Toujours disponible pour venir participer aux réunions publiques en soutien aux candidat.e.s, il prit aussi une part active aux campagnes présidentielles au sein de la Fédération.
Dans un département où se côtoient les tours de verre de La Défense et les quartiers populaires de Nanterre, il défendit inlassablement l’indépendance de la justice, la dignité des personnes détenues et surtout, l’égalité des droits de tous les citoyens.
Au Sénat, il porta la voix d’une gauche de responsabilité. Lors des débats sur la prison, il rappelait la part irréductible d’humanité de chacun, rappelant à tous qu’un détenu était aussi et avant tout « un homme et un citoyen ».
Un héritage pour notre temps
Robert Badinter a toujours porté la même exigence : la République n’est forte que lorsqu’elle est juste.
Face à la peur, au rejet, à la tentation du renoncement, il nous laisse une boussole morale : défendre la dignité humaine, toujours.
Aujourd’hui, alors que le doute ronge la démocratie, son message demeure brûlant d’actualité. Son combat contre la peine de mort doit résonner avec ceux que nous menons pour l’égalité, la fraternité et la liberté réelle, en France et partout où la dignité humaine vacille.
Le 9 octobre, en entrant au Panthéon, le nom de Robert Badinter rappellera à chaque génération que la France n’est grande que lorsqu’elle défend la vie, la justice et la dignité.
« La République… ne doit jamais cesser d’être du côté de la vie. »
C’est cette République, fraternelle, exigeante, fidèle à la conscience humaine, que les socialistes des Hauts-de-Seine s’engagent à faire vivre, au nom de Robert Badinter, avocat de la justice et conscience de notre temps.
Les socialistes du département des Hauts-de-Seine
